« Les Jardins d’Utrillo », opération de 50 logements sociaux, objet de la présente consultation, occupe une position stratégique sur la place du quartier des Bosquets, en entrée de ville de Montfermeil. Elle participe au mouvement de relogement des habitants après la démolition de plus de 700 logements et la reconstruction de 923 autres pour l’essentiel sous la houlette de AFTRP Aménagement. Au-delà de la question du logement, la mutation est urbaine avec la diversification des typologies et la création de nouveaux axes qui innervent le quartier et favorisent la jonction entre des parties où subsiste un habitat traditionnel pavillonnaire et des îlots plus denses, principalement de logements collectifs.
La place Notre-Dame-des Anges affiche le renouveau de Montfermeil porté par dix ans de travail et d‘investissement dans le cadre du programme national de rénovation urbaine. Elle est située à quelques centaines de mètres de l’ancienne tour Utrillo qui renaîtra prochainement sous les auspices de la « Villa Medicis en banlieue », symbole à la hauteur des enjeux qui ont présidé à la rénovation du quartier du Plateau tant il a incarné la force du délaissement et la violence de la crise.
« Les Jardins d’Utrillo », opération de 50 logements sociaux, objet de la présente consultation, occupe une position stratégique sur cette place du quartier des Bosquets, en entrée de ville de Montfermeil. Elle participe au mouvement de relogement des habitants après la démolition de plus de 700 logements et la reconstruction de 923 autres pour l’essentiel sous la houlette de AFTRP Aménagement. Au-delà de la question du logement, la mutation est urbaine avec la diversification des typologies et la création de nouveaux axes qui innervent le quartier et favorisent la jonction entre des parties où subsiste un habitat traditionnel pavillonnaire et des îlots plus denses, principalement de logements collectifs.
Par ailleurs, le nouveau visage du quartier se dessine à mesure de l’apparition d’opérations de petite et moyenne taille, où le collectif n’est plus la simple résultante de l’addition ou de la superposition de logements individuels. Conformément aux visions des principaux bailleurs sociaux et aménageurs du quartier, les opérations jouent de la pluralité en matière de typologie, matérialité, volumétrie de manière à rompre avec une monumentalité ou une homogénéité aujourd’hui discréditées. Ce projet participe aussi d’une conception nouvelle du logement collectif établie en faveur de constats : la petite taille des opérations encourage la consolidation d’un sentiment collectif, favorisé par des échelles domestiques, l’apparition de nouveaux espaces collectifs comme des aires de jeux, des jardinets, mais aussi des limites de résidence claires. Tous concourent globalement à valorisation d’une appartenance commune à un quartier qui s’est renouvelé.
Ainsi, notre projet s’inscrit dans ce renouveau à plusieurs titres:
- Il travaille les échelles et l’implantation de manière à participer activement à la nouvelle physionomie de la ville ;
- Il offre aux familles des habitations de qualité qui favorisent une perception positive de la vie en collectivité et des usages apaisés ;
- Il innove sur les modes constructifs en excellant dans les domaines écologiques et économiques, il est respectueux de l’environnement, attentif aux conditions de travail des hommes qui vont le construire et innovant sur les matériaux. Car le contexte du renouvellement urbain est une invitation à imaginer ensemble des solutions alternatives et pertinentes, durable et légères à la fabrique de la ville dont le logement reste plus que jamais la pierre angulaire.
Le projet se situe à la rencontre de la rue Utrillo et de l’Allée Notre Dame des Anges sur une parcelle triangulaire qui forme une pointe sur la place Notre-Dame-des-Anges. Située en proue sur la place, il a cet atout de marquer l’entrée de ville de Montfermeil et de dessiner un trait d’union entre un tissu pavillonnaire ancien, une quartier d’habitation renouvelé et une place commerçante et urbaine. Ses rez-de-chaussée actifs, son centre médical, sa halte-garderie, l’arrêt du tram T4 et la proximité du prochain arrêt du métro Grand Paris Express en font en effet un point névralgique autour duquel s’articule la vie quotidienne. Alentour, les démolitions des barres et des tours qui stigmatisaient Les Bosquets ont eu pour effet d’aérer le quartier et de permettre un maillage nouveau de rues d’allées et d’avenues. Dans cet entrelacs sont apparues des bandes vertes, des liaisons piétonnes et, ici et là, des jardins familiaux qui sont devenus des potagers de poche au pied des immeubles, propices à la sociabilité et créateur de ressources alimentaires.
Le projet met en œuvre ces effets de transitions douces entre les tissus urbains disparates et fait la part belle aux espaces verts en se distribuant sur cinq plots. Trois premiers volumes scandés par des failles suivent la courbe de la rue Utrillo. Ces failles se révèlent être des accès piéton autant que des espaces verts offerts à la vue des passants. Cette stratégie d’implantation rompt avec la linéarité du passé et engendre un jardinet à l’entrée principale de la résidence. Celui-ci se prolonge sur une aire de jeu pour les jeunes enfants de la résidence et perce des vues sur l’Allée Notre-Dame des Anges à l’arrière de la parcelle Les trois plots de la façade urbaine sont séparés des deux plots arrière par une rue intérieure qui prolonge le tracé urbain au sein de la résidence et débouche à l’Est de la parcelle sur un jardin destiné à l’usage collectif des habitants de la résidence. Ainsi, la ville arrive au logement de manière nuancée et filtrée, sans heurt, et dans une forme de continuité apaisée. La résidence compose ainsi un ilot ouvert sur la ville dont elle participe à la qualité.
Le rez-de-chaussée des trois plots composant la façade urbaine sont destinés à des commerces de proximité sur rue et des petits logements en cœur d’ilot. Les logements se répartissent dans les étages, cinq pour les plots à l’angle de la place, quatre pour celui qui en est le plus éloigné, un épannelage en douceur qui participe aussi à diversifier les volumétries. À l’arrière, les deux plots de logements s’étage jusque R4 plus attiques. Les paliers desservent peu de logements, ce qui favorise la connivence entre habitants et famille et rompt avec les habitudes du passé souvent oblitérée par la grande échelle.
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Façade : alternance des pleins et vides autour de cette faille
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Vue du square
Vue depuis la place